WhatsApp Image 2020-04-01 at 19.07.57

A QUEL POINT LE COVID-19 FACONNERA LES ELECTIONS DANS LE MONDE ?

A ce moment particulier de crise pandémique, un peu partout dans le monde, les gens se posent différentes questions. Les gens sont inquiets et cela est tout à fait normal. Autant préoccupé qu’eux, je me pose aussi des questions et l’une en particulier revient à savoir : à quel point le coronavirus façonnera-t-il les processus électoraux dans le monde? C’est ici là une question qui me taraude depuis que de nombreux pays, ont pris la décision de reporter leurs élections. Cela m’intéresse depuis que le COVID19 ne cesse d’occuper le centre de l’attention par l’ampleur des dégâts qu’il engendre. Les infectés sont comptés par plusieurs centaines de milliers de personnes. En à peine quelques mois, l’humanité compte des dizaines de milliers de morts et les gens, par mesure précaution, sont contraints au confinement. Actuellement, plus d’un milliard de gens sont confinés pour éviter que la grippe se propage, mais surtout que les plus vulnérables, y laissent leur peau.


Alors que plus de 70 élections nationales sont prévues pour le reste de l’année à travers différents pays dans le monde, le coronavirus (COVID-19) oblige de nombreux organismes de gestion électorale, à se poser la question : à quel point le COVID19 pourrait-il façonner l’organisation des élections dans le monde ?


Très peu de processus électoraux se sont tenus comme prévu au cours du mois de mars. Vingt-quatre pays ont dû reporter leurs élections par précaution aux menaces que représente le virus. Les grandes démocraties comme celles qui trébuchent, étaient pour une grande partie dans l’obligation de se plier, parce que tenir des élections en ce moment de crise, implique de prendre des risques énormes.


Le peu de pays qui ont pris le risque d’organiser des élections ou referendum, se sont assurés de prendre les mesures de santé et sécurité nécessaires pour s’assurer de la protection des vies des citoyens. Si pour l’instant, là où sont tenues des élections, représentent des cas exceptionnels, nous sommes certains que nombre de pays seront amenés à s’accommoder pour trouver la stratégie appropriée pour que les citoyennes et citoyens continuent à remplir leur devoir électoral, lequel est inhérent à la démocratie. Il est certain qu’il serait scandaleux que des Chefs d’État s’arrogent de rester en fonction sous prétexte de coronavirus malgré que leur mandat arrive à terme. C’est pour cela même que nous sommes certains, qu’en attendant que des solutions soient trouvées au virus, des mesures d’accommodement seront mises en œuvre pour que les élections se tiennent dans certains pays. Plusieurs pays emboîtent d’ores et déjà le pas et j’avais pensé qu’un coup d’œil sur les méthodes utilisées pour respecter certaines échéances électorales, nous aidera à comprendre que les élections peuvent s’adapter à la crise. Jetons-en un coup d’œil :

  1. Les élections du 4 mars 2020 en Israël se sont adaptées par exemple au coronavirus, où les autorités ont installé des bureaux de vote séparés en bâches en plastique avec un personnel doté de vêtements de protection pour plus de 5 500 électeurs qui ont été placés sous l’isolement préventif après leur retour de l’étranger.
  2. En Corée du Sud, où l’on compte plus de 8 000 cas de COVID-19 et 81 décès, les élections législatives pour le 15 avril 2020 ne subiront aucune modification. Les autorités électorales prendront des mesures pour que les patients puissent voter depuis leurs domiciles et les hôpitaux.
  3. L’organisme de gestion électorale de l’État du Maryland (États-Unis) quant à lui va réaliser le 28 avril prochain une expérience de vote par correspondance en réponse à COVID-19. Cette élection spéciale est considérée comme un test pour les responsables électoraux locaux afin de déterminer si le vote par correspondance pourrait être utilisé comme modèle à travers les États-Unis.
  4. Enfin, après l’expérience réussie de Bavières au premier tour des élections locales, le dimanche 29 mars, on a tenu le second tour de ces élections, un scrutin tout postal décidé en réponse à la pandémie de COVID-19 et au risque de contagion pour la santé, posé par les contacts sociaux.

Si pour l’instant l’alternative qui se déploie semble être le vote par correspondance, qu’on ne s’étonne pas non plus de la montée du vote par internet. Il est vrai que de nombreux pays ne peuvent malheureusement pas se procurer ce luxe, mais pour ceux qui en ont les moyens pas étonnant que ce secteur pourra connaître un bel essor. En tout cas, si coute que coute de nombreuses élections vont quand même se tenir malgré la menace du virus au cours de l’année, cela ne sera certainement pas sans conséquence sur le taux de participation, qui connaitra une chute considérable.

Roudy Stanley PENN
Politologue/ MEPA

Tags: No tags
0

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *